Molière – Le Malade imaginaire

L'auteur

Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, est un des plus célèbres dramaturges français. Molière écrit des pièces de théâtre très diverses : comédies-ballets, farces, comédies de mœurs… Après des études d’avocat, son grand-père l’initie au monde du théâtre. Il débute sa carrière en fondant la troupe de l’Illustre Théâtre, mais il n’obtient pas le succès escompté. Par la suite, il écrira ses premières pièces et parcourra la France en tant que comédien, metteur en scène directeur de troupe. En retournant à Paris, il connaît un grand succès, mais certains sont choqués par le contenu de ses pièces et quelques-unes sont censurées. Il est mort dans les coulisses, après avoir fait un malaise sur scène lors de la quatrième représentation du Malade imaginaire.

L'œuvre

Le Malade imaginaire est une comédie-ballet dans laquelle Molière mélange comique, didactique et satire. En effet, il dénonce la médecine et ses prétentions scientifiques. 

Acte I : ce premier acte présente les personnages et l’intrigue, puisque c’est le rôle d’un acte d’exposition. Argan est un hypocondriaque, il se croit sans cesse gravement malade. Il s’entoure de médecins et souhaite marier sa fille Angélique à Thomas Diafoirus, un médecin. Mais celle-ci est déjà amoureuse de Cléante. Béline, la femme d’Argan, manigance pour récupérer la fortune de ce dernier. Toinette s’en rend compte et veut déjouer ses plans.

Acte II : Cléante prétend être le remplaçant du professeur de musique d’Angélique, mais Argan comprend la supercherie. Il menace alors sa fille de l’envoyer au couvent si elle refuse d’épouser Thomas Diafoirus. Béline réalise que Cléante est dans la chambre d’Angélique, et le dénonce auprès d’Argan, qui demande des renseignements à Louison, sa fille cadette. Elle ne parvient pas à cacher ce secret de manière efficace, et Argan se désole de sa situation. Béralde propose alors des intermèdes dansants pour le divertir.

Acte III : Béralde renvoie monsieur Fleurant, apothicaire d’Argan, parce qu’il se méfie du corps médical. Toinette met au point une mise en scène dans laquelle elle fait croire à Béline que son mari est mort, pour révéler ses véritables sentiments. Béline montre toute l’ampleur de son hypocrisie puisqu’elle fait preuve d’une grande joie suite à cette annonce. Argan, qui jouait au mort, assiste à tout cela et la chasse de chez lui. Il réalise que finalement, Cléante est un homme qui rendra sa fille heureuse et consent au mariage. Argan deviendra médecin.

Les thématiques abordées

Le comique : de nombreuses formes de comique sont présentes dans la pièce. Comique de geste, de langage, de situation, de caractère. 

  • comique de geste : par exemple, lorsqu’Argan poursuit Toinette avec un bâton autour d’une table,
  • comique de langage : notamment autour des noms des personnages (le nom de Monsieur Purgon, le médecin, rappelle la « purge », une manière de soigner au XVIIe siècle), ou encore de l’ironie et du langage familier de Toinette,
  • comique de caractère : le personnage d’Argan se pense malade en permanence, c’est un hypocondriaque dont les médecins profitent, ce qui le rend ridicule,
  • comique de situation : acte III scène 12, la mise en scène comique de la fausse mort d’Argan permet de révéler les vrais sentiments des personnages.

Le divertissement et le spectacle : Le Malade imaginaire est un spectacle total, puisqu’il intègre chant, musique, danse. Les intermèdes ont une part importante dans l’œuvre. Il s’agit de divertir le public et de lui plaire.

La satire de la médecine : Argan se pense malade de manière continue, et il fait appel à de nombreux membres du corps médical. Mais ceux-ci sont tournés en dérision par Molière : à son époque, toutes les maladies se soignaient de la même manière (saignées, purges, lavements) : les médecins ne pratiquaient donc pas de soins efficaces puisque ces méthodes étaient en vigueur depuis l’Antiquité et précipitaient la mort du patient plus que sa guérison. Dans la pièce de théâtre, leur ignorance se manifeste à travers l’emploi de mots prétendument savants et de terme latins. C’est ce que Béralde souligne lorsqu’Argan endosse l’habit du médecin : « L’on n’a qu’à parler ; avec une robe et un bonnet, tout galimatias devient savant, et toute sottise devient raison. » Ils pratiquent l’art oratoire plutôt que la médecine. En revanche, ils n’hésitaient pas à faire payer cher leurs patients. 

Le mariage : le mariage arrangé est très fortement dénoncé par Molière durant cette époque. C’est un mariage qui convient aux parents des mariés, plutôt qu’aux mariés. Voilà pourquoi Argan veut que sa fille Angélique se marie à Thomas Diafoirus, médecin. D’autres mariages sont aussi dénoncés, comme les mariages d’intérêt. Ce qui est le cas de celui unissant Béline et Argan : elle est hypocrite et intéressée par son argent. Mais c’est le mariage d’amour qui finit par vaincre, puisqu’après de nombreuses péripéties, Argan consent à l’union d’Angélique et de Cléante. Molière va ainsi dénoncer les pères qui choisissent la destinée de leurs filles, que ce soit l’homme qu’elles vont épouser ou le couvent qu’ils veulent leur faire intégrer.

L’aveuglement : il s’agit bien sûr de celui d’Argan, qui est constamment dans l’erreur, aussi bien au niveau de ses relations familiales (il ne se rend pas compte des véritables intentions de Béline, il veut forcer sa fille à agir contre son gré en lui faisant épouser un docteur, ce qui est dans son intérêt à lui plutôt qu’à elle ; il croit les médecins, même si leurs diagnostics sont contradictoires ; il croit même Toinette déguisée en médecin). Heureusement, Béralde et Toinette qui incarnent la raison sont là pour tempérer les ardeurs d’Argan et lui faire voir la vérité. 

Le parcours "spectacle et comédie"

Le spectacle : cette notion renvoie directement au genre de la comédie-ballet auquel appartient la pièce. En effet, on y mêle chant, danse et musique afin de plaire au spectateur et de le divertir. De plus, la mise en abîme d’une pièce de théâtre dans une pièce de théâtre va ajouter à cette dimension, puisqu’il s’agit de créer un spectacle au sein même d’un spectacle : pensons par exemple à la fausse mort d’Argan mise en scène par Toinette, au chant d’opéra dans lequel Angélique et Cléante se déclarent leur amour, au travestissement de Toinette en médecin, et au fait que Béralde va aussi souvent introduire les spectacles en annonçant la venue des intermèdes de chant et de danse.

La comédie : ce terme renvoie à l’intention de divertir, d’amuser, de faire rire le spectateur. Toutes les mises en scène reliées au spectacle sont en lien avec cette intention de divertissement et d’amusement, puisqu’elles donnent à la pièce un aspect léger qui tempère le caractère sérieux de certaines thématiques abordées (la satire de la médecine, des mariages, de l’hypocrisie…).

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